L'occasion de rechausser les skis s'est finalement peu représentée : 3 ou 4 fois sur le Mont d'Or et une fois sur le Mont Rond... à chaque fois, le même plaisir dans les montées et cette même angoisse à chaque nouvelle descente !

Ambiance nordique changeante ce 31 mars 2013 : départ de Piquemiette sous le soleil...

Nous retrouvons la brume au sommet du Mont d'Or...  

Aujourd'hui première sortie en ski de randonnée avec Patrice et Hélène, mes deux professeurs pour la journée : il fait très beau et le manteau neigeux particulièrement gelé.

La montée est régulière, mais plutôt technique à l'approche du sommet : n'ayant jamais fait de ski alpin ou de randonnée, je ne suis pas à l'aise avec les conversions et ai tendance à reculer dans la pente, malgré les peaux de phoque.

Arrivés au sommet, nous profitons pleinement du beau temps : au programme picnic avec les Alpes & le Mont Blanc en toile de fond. Superbe !

Pour tout dire, je ne profite pas pleinement du panorama. L’appréhension de la descente m’a saisie au moment même où nous avons chaussé les skis. Il faut dire qu’une mauvaise collision, un genou plâtré pendant 3 semaines et un épanchement de synovie auront suffi à me dissuader de rechausser les skis alpins… certes, je n’avais même pas 10 ans et l’histoire n’est pas récente, mais je n’ai jamais oublié.  Quinze ans plus tard, j’ai retenté l’expérience : à peine 3 ou 4 descentes avec mon fils alors âgé de 3 ans. Mais l’appréhension et une deuxième grossesse ne m’ont pas donné envie de persévérer.

Vers l’âge de 30 ans, j’ai découvert le ski de fond, que j’ai pratiqué en dilettante pendant 6 ou 7 ans…  je me faisais plaisir à mon niveau, même si je n’étais pas très à l’aise dans les descentes. Une nouvelle chute et fracture du coccyx en 2008 auront fini par m’éloigner complètement des skis ! Cela fait donc 4 ans que mes principales activités hivernales ne se résument qu’aux sorties en raquettes à neige.

Et voilà que, pour l’heure, je suis au sommet de la Dôle : la neige est compacte, gelée… la descente, une piste noire, est très fréquentée en cette magnifique journée ensoleillée. L’angoisse s’est transformée en une peur démesurée, incontrôlable : je me sens réellement oppressée, je ne me suis jamais sentie aussi mal par le passé… je savais en partant ce  matin que j’allais avoir quelques difficultés à la descente, mais je n’imaginais rien de tel. Je n’ai aucun contrôle, je ne maîtrise rien : j’essaie de mettre en pratique les conseils de Patrice et Hélène, tous deux bons pédagogues… mon chasse neige est improbable et ne me freine pas autant que je le souhaiterais : je me laisse tomber tous les 5 mètres, histoire de ne pas prendre de vitesse et me laisser entrainer dans la pente. Des mômes de 5 ans me doublent tout schuss, accentuant encore plus mon désarroi et mon manque de confiance. La descente pour rejoindre la piste bleue sera ressentie comme un véritable calvaire.

Finalement, je regagnerai tant bien que mal le bas des pistes, en faisant de mon mieux et en prenant énormément sur moi, en essayant de ne pas décevoir mes deux professeurs, qui seront d’ailleurs tous deux impliqués dans une collision : Hélène avec une fillette de 5 ans (spatule cassée mais aucun dommage « corporel ») et Patrice avec un bob à l’arrivée des pistes (belle frayeur et blessure sur le tibia, qui se soldera par 3 ou 4 points chez le médecin de garde).

En résumé, belle journée malgré tout, très bonnes sensations dans la montée… peur bleue en descente, mais je me dis qu’avec un peu de pratique, je devrais pouvoir m’en sortir. Expérience à renouveler, malgré tout !